Contexte : Chaque année, environ 1,3 million de personnes perdent la vie dans un accident de la voie publique (AVP). Par ailleurs, on recense plus de 20 à 50 millions de blessés, nombre d’entre eux gardant une invalidité à la suite de leurs blessures, dont 85 % résident dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Malgré un faible réseau routier et un parc automobile peu dense, le Cameroun a un record d’accidents de la voie publique assez élevé. Objectifs : Cette étude vise à déterminer l’ampleur des AVP dans la région ouest du pays, identifier les facteurs de risque associés et accessoirement les secteurs accidentogènes, dresser le profil épidémiologique et le devenir des accidentés. Méthodes : Il s’agit d’une étude épidémiologique rétrospective transversale, couvrant la période allant de janvier 2019 à septembre 2023. Les données proviennent d’une part des sources secondaires provenant des autorités publiques, et d’autre part des sources primaires provenant de l’exploitation des registres des hôpitaux. Résultats : Entre 2019 et 2022, 812 AVP ont été relevés dans la région, soit 203 cas par an. Ces accidents ont été dans la plupart des cas mortels (34.5%), légers (29.4%), et graves (23.0%). Le type d’AVP le plus courant a impliqué la collision de deux véhicules (véhicules contre véhicules), suivi par des collisions entre motocyclettes/bicyclettes et des personnes (11.6 %), et des collisions entre véhicules et objet/animal (09.7%). Les tronçons les plus accidentogènes ont été Bafia-Makenene (35.5%), Obala-Bafia (23,1%), Bamoungoum-Penka Michel (15.1%). Le quart des AVP est attribuable au non-respect règles circulation (24.5%), suivi de la vitesse excessive ou inadaptée (19.3%), et de l’état de la route (16.6%). Le taux de victimologie a été de 87.1% avec des diagnostics variés : traumatisme de membre sans lésion osseuse (15.9%), fractures d’un ou de plusieurs membres (09.9%), polytraumatismes (20.0%). Le taux de décès direct était de 49.7%. Conclusion : les AVP sont assez fréquents et provoquent de graves traumatismes avec des handicaps et la mort, d'où l'importance de la sensibilisation à la sécurité routière et à l’amélioration des voies et moyens de transport. Mots-clés: Accident de la voie publique, traumatismes, lésions, sécurité routière, épidémiologie, Ouest, Cameroun.