La réalité sociale atteste l’existence d’un fait: le paradoxe de la coexistence du mensonge dans tous les secteurs de la vie et sa réprobation sociale. Ce texte, à la suite de P.-F Smets, tente d’expliciter ce paradoxe. Il pose la question de savoir s’il possible d’envisager une société sans mensonge. Dans la mesure où la réponse serait inverse, il questionnele statut éthique du mensonge: l’impossibilité d’une société sans mensonge y confère-t-elle une légitimité sociale? Dans quelle mesure, par qui et jusqu’à quel point le mensonge est-il permissible? Dans une démarche dialectique sous-tendue par la technique de recherche documentaire et d’analyse de contenu, la réflexion aboutit à la conclusion selon laquelle une société sans mensonge est idéelle. Par conséquent, ce qui importe, c’est de réduire le spectre du mensonge. Le mensonge est permissible à condition que l’enjeu soit de taille, qu’il contribue à l’intérêt supérieur de la personne mentie, de l’entreprise, du pays ou du monde. Un tel mensonge est ficelé de manière à avoir un contrôle fort sur le sujet menti et à contribuer à l’inhibition sinon à l’éradication des signaux conflictogènes. C’est l’éthique de la responsabilité sociétale.